Ariel Ramirez (1921-2010) : La misa criolla
Dans la lignée de Villa-Lobos, mais 50 ans plus tard, Ariel Ramirez a puisé dans la musique traditionnelle argentine pour la mettre en valeur. Sa célèbre « Misa criolla » (créée en 1965) a fait le tour du monde notamment pendant la tournée qu’Ariel Ramirez fit en Europe avec le groupe « Los Fronterizos ». Elle fut même chantée en privé au Pape Paul VI, qui officialisait alors le grand virage des décisions de Vatican II autorisant l’Eglise à célébrer les cultes dans d’autres langues que le latin.
C’est pour cette raison qu’Ariel Ramirez a composé cette messe en espagnol, sur des rythmes et avec des instruments traditionnels argentins. Suivra l’oratorio de Noël « Navidad nuestra ».
Je vous propose un des premiers enregistrements de ces deux œuvres par l’ensemble « Los Fronterizos » dirigé par Ariel Ramirez lui-même.
« Misa Criolla » : Kyrie – Gloria – Credo – Sanctus – Agnus Dei
« Navidad nuestra » : La Anunciación – La Perigrinación – El Nacimiento – Los Pastores – Los Reyes Magos – La Huida
Pour conclure cette incursion dans la musique d’Ariel Ramirez, je vous propose une de ses merveilleuses chansons par une icône argentine des années 1970 / 1990 : Mercedes Sosa (1935-2009) dans « Alfonsina y el mar » sur une poème de Félix Luna.
Por la blanda arena
Que lame el mar
Su pequeña huella
No vuelve más
Un sendero solo
De pena y silencio llegó
Hasta el agua
Profunda
Y un sendero solo de penas mudas llegó
Hasta la espuma
Sabe Dios qué angustia te acompañó
Qué dolores viejos calló tu voz
Para recostarte arrullada en el canto de las
Caracolas marinas
La canción que canta en el fondo oscuro del mar
La caracola
Te vas Alfonsina con tu soledad
¿Qué poemas nuevos fuiste a buscar?
Una voz antigua de viento y de sal
Te requiebra el alma y la está llevando
Y te vas hacia allá como en sueños
Dormida, Alfonsina, vestida de mar
Cinco sirenitas te llevarán
Por caminos de algas y de coral
Y fosforescentes caballos marinos harán
Una ronda a tu lado
Y los habitantes del agua van a jugar
Pronto a tu lado
Bájame la lámpara un poco más
Déjame que duerma, nodriza, en paz
Y si llama él no le digas que estoy
Dile que Alfonsina no vuelve
Y si llama él no le digas nunca que estoy
Di que me he ido
Te vas Alfonsina con tu soledad
¿Qué poemas nuevos fuiste a buscar?
Una voz antigua de viento y de sal
Te requiebra el alma y la está llevando
Y te vas hacia allá como en sueños
Dormida, Alfonsina, vestida de mar
Sur le sable doux
Qui lèche la mer
Sa petite empreinte
Elle ne revient plus
Un chemin solitaire
De chagrin et de silence est venu
Jusqu’à l’eau
Profonde
Et un chemin solitaire de chagrins muets a atteint
Jusqu’à l’écume
Dieu sait quelle angoisse t’a accompagné
Quelles vieilles douleurs ont étouffé ta voix
Pour t’endormir au son du chant
des coquillages de la mer.
La chanson qui chante dans les sombres profondeurs de la mer
Le coquillage
Tu laisses ta solitude à Alfonsina
Quels nouveaux poèmes as-tu cherché ?
Une voix ancienne de vent et de sel
Elle appelle ton âme et l’emporte au loin
Et tu y vas comme dans un rêve
Endormie, Alfonsina, vêtue de mer
Cinq petites sirènes t’emmènent
Sur des chemins d’algues et de coraux
Et des hippocampes phosphorescents feront
Une ronde à tes côtés
Et les habitants de l’eau joueront
Bientôt à tes côtés
Baisse-moi encore un peu la lampe
Laisse-moi dormir, infirmière, en paix
Et s’il appelle, ne lui dis pas que je suis là
Dis-lui qu’Alfonsina ne reviendra pas
Et s’il appelle, ne lui dis jamais que je suis là
Dis que je suis parti
Tu laisses ta solitude à Alfonsina
Quels nouveaux poèmes as-tu cherché ?
Une voix ancienne de vent et de sel
Elle appelle ton âme et l’emporte au loin
Et tu y vas comme dans un rêve
Endormie, Alfonsina, vêtue de mer