Regard sur ma carrière  1979/2023
Regard sur ma carrière 1979/2023

Regard sur ma carrière 1979/2023

J’ai débuté en Avril 1979 à la Ville de Paris comme « Maître Délégué à l’Éducation Musicale » dans les écoles maternelles et primaires.
J’ai pris officiellement ma retraite le 1er Juillet 2020, soit après 41 ans de carrière, prolongée de 3 ans comme travailleur indépendant au service de Ryméa, ce qui fait un total de 44 ans d’activité professionnelle comme professeur d’éducation musicale selon la « Méthode Willems », car je l’ai pratiquée dès ma première année.

J’ai également dirigé Ryméa pendant 29 ans, de 1991 à 2020, en ayant toujours été le professeur principal depuis sa création par Jacques Chapuis sous l’égide de l’AIEM Willems en 1987.

Je vais présenter ici quatre bilans :

  1. pour mon activité pédagogique auprès des enfants et des adultes,
  2. pour mon management comme Directeur de Ryméa,
  3. pour mon activité de formateur,
  4. pour mon engagement dans le Mouvement Willems®.

1. Bilan comme professeur d’éducation musicale et de piano

Il est assez mitigé.

  1. Concernant l’initiation musicale jusqu’à l’introduction du solfège, j’ai acquis une grande expérience et même une expertise approfondie des 4 degrés Willems®, reconnue par mes pairs en France et à l’étranger.
    Je suis aussi intervenu régulièrement dans des crèches pendant environ 15 ans.

    Tout au long de ma carrière, je me suis posé des questions et j’ai cherché des réponses en expérimentant des procédés différents pour réaliser les principes de chaque degré.
    J’ai fait quantité de plans, de tableaux, de programmes, qui étaient chaque fois des points d’étapes que j’ai toujours partagés, notamment avec mes collègues et amies de Paris et de Barcelone.

    Mais contrairement aux fiches de synthèses par degrés de Jacques Chapuis, j’ai peu utilisé les miennes dans la durée, et en particulier, je n’ai jamais voulu les fixer dans des cahiers pour les élèves, et encore moins dans des livres. Car la répétition m’a toujours ennuyée.

    Ceci m’a conduit à suivre la plupart du temps mon intuition du moment, en m’adaptant à chaque élève, chaque groupe et à chaque cours. Par chance, j’avais une très bonne intuition de ce qu’il fallait faire avec chacun dans l’instant. La difficulté était dans l’anticipation du matériel nécessaire à une progression, particulièrement pour le solfège.

    J’ai conçu et réalisé des fiches de cours dès mes débuts à l’Ecole Nationale de Musique de la Creuse, de 1983 à 1986, personnalisées pour chaque groupe pendant de nombreuses années, puis reprises et adaptées tout au long de ma carrière.

  2. Concernant le solfège, je n’ai pas conduit mes élèves à des niveaux avancés.
    D’une part, quand ils étaient motivés et travailleurs, je les orientais vers le Conservatoire Régional où ils entraient et s’adaptaient sans difficulté.
    D’autre part, le livre de Solfège de Willems® était pour moi un carcan peu adapté au déroulement des cours et d’une progression. J’ai pourtant beaucoup essayé, car toutes les mélodies qu’il contient sont intéressantes, mais même en 5 ans, puisqu’il est sensé être utilisé durant 5 ans, jamais aucun de mes élèves ne les a toutes lues et étudiées.
    C’est aussi pour ça que j’ai fait des fiches de travail pour mes élèves.

    Par ailleurs, il n’y a dans le livre de Willems® pratiquement aucun matériel proposé pour le 3ème degré, mais des suggestions à développer soi-même, ce que j’ai largement fait (et partagé). Entre autre, il n’y a aucun développement sur les points de repères, alors que c’est le complément indispensable à la lecture relative, et qui nécessite une pratique durant les premières années du solfège. En 3ème degré, on ne peut guère plus que les présenter.

    Je regrette aussi l’absence de la clé d’Ut dans les premières lectures du livre, bien qu’on puisse utiliser les lectures « relatives » en déterminant une clé. Le lien si clair que Willems® présente entre les clés dans le livre de solfège du Maître ne trouve malheureusement aucun écho dans le livre de solfège de l’élève. Mais remettre en question ce manuel a toujours été inenvisageable, d’autant plus que sa diffusion sert les Éditions Pro Musica.

  3. Concernant les début au piano, j’ai aussi acquis une grande expérience en développant toujours simultanément chacun des 4 chapitres prônés par Willems® : le jeu d’oreille, le jeu a prima vista, le jeu de mémoire et le jeu improvisé.
    Un de mes objectifs était de les rendre autonomes en lecture avant leur entrée au collège.
    J’ai également beaucoup pratiqué l’improvisation en partant du clavier, et parallèlement en solfiant avant de jouer.
    Le jeu d’oreille, souvent limité à la première année, était pour moi et mes élèves le laboratoire de la polyphonie, par l’invention de deuxièmes voix, et de l’harmonie par la recherche des accords et des cadences adaptés aux chansons.

    Jacques Chapuis m’a dit un jour que quand j’aurais le même plaisir à donner des leçons de piano que des cours d’initiaton musicale, j’aurais réellement assimilé la matière. Je crois en effet avoir fait le tour de la question et qui plus est avoir réussi à transmettre l’amour du piano à la plupart de mes élèves. Et dès qu’ils étaient autonomes en lecture, je les confiais à des pianistes plus expérimentés techniquement pour aborder les grandes œuvres du répertoire.

  4. Concernant les âges et les types d’élèves que j’ai accompagnés, j’ai eu la chance de travailler avec tous les genres :
  • Les très jeunes enfants en crèche de 18 mois à 3 ans, et quelques expériences avec des bébés de 4 à 12 mois.
  • Les enfants de l’école Montessori Tom Pouce de Lyon, maternelle et primaire, pendant 10 ans.
  • Les enfants de la Maîtrise de la cathédrale St-Jean de Lyon pendant 6 ans, du CE2 à la 6ème, plus les 5ème et 4ème pendant une année.
  • Des enfants handicapés mentaux en cours individuels, notamment un autiste pendant presque 20 ans.
  • Des adultes de tous âges, en cours collectifs de solfège, individuels de piano (dont mon cher Patrice pendant 30 ans !), et en chant choral pendant aussi une trentaine d’années…

2. Bilan comme Directeur de Ryméa

Là aussi, il est mitigé.

D’un côté, je peux être fier d’avoir conduit cette école pendant 29 ans, augmentant progressivement le nombre d’élèves passé d’une centaine au début à 260 avant la pandémie de COVID.

D’un autre côté, je pense avoir été davantage un coordinateur qu’un Directeur.
D’abord par la force des choses, puisqu’au moment où j’ai assuré cette Direction pédagogique, à la suite de Jacques Chapuis, j’ai « dirigé » mes collègues qui étaient aussi mes amis : Jean-Dominique, puis Elisabeth, Jean-Marc et Nicole B. Notre quintette marchait comme sur des roulettes (« fingers in the nose » disait mon très cher Jean-Dom !), et chacun s’est remonté les manches pour dépasser les difficultés économiques quand il y en a eu (concerts, travaux d’insonorisation, réduction de salaires…).

Nous nous voyions beaucoup et je faisais beaucoup de réunions. Pourtant chacun travaillait comme il voulait dans son coin, en cohésion avec l’équipe du simple fait que nous étions tous diplômés Willems® et que nous donnions tous à la fois des cours d’initiation, de solfège et des cours d’instrument (sauf Jean-Dominique). C’est un point capital, car le lien entre ces deux domaines était naturel et fluide, et la préparations des 2 concerts annuels (Noël et fin d’année) et des stages de Toussaint ou de printemps nous avaient soudés les uns aux autres.
Nous étions créatifs et complémentaires. Avec Nicole, nous avons beaucoup joué à 4 mains au piano, stimulés par la perspective du concert annuel des professeurs. Comment oublier le cycle des 16 valses de Johannes Brahms ?…
Nous avons aussi enregistré ensemble plus de 50 chansons pour nos élèves, en chantant à 2 voix et en nous accompagnant au piano à 4 mains en improvisant nos harmonisations, travaillées, mais non notées.
Nos liens amicaux avec chacun perdurent, et nous sommes toujours en contact.

Période bénie de ma carrière !…

A leur départ, j’ai été contraint de prendre réellement cette fonction de Directeur, mais je n’ai pas vraiment changé mon rapport avec les professeurs que j’ai toujours davantage considérés comme des collègues et collaborateurs que comme des administrés, d’autant plus que je donnais toujours entre 25 et 35 heures de cours hebdomadaires, soit largement plus du double que chacun de mes collègues au sein de Ryméa.

Le problèmes est qu’il devenait de plus en plus difficile de recruter des professeurs diplômés Willems®, en particulier pour l’enseignement instrumental.
Quand j’ai voulu imposer une collaboration transversale plus active, notamment pour créer des liens devenus très insuffisants entre le solfège et l’instrument, en comptant sur les enregistrements vidéo que chacun pouvait réaliser pendant ses cours, je me suis cassé les dents et heurté à l’obstruction d’abord larvée puis conflictuelle de deux professeurs que j’avais pourtant engagés jeunes et sans expérience puis formés jusqu’au Diplôme Willems®.
C’est pour moi un échec et un très grand regret. Car les deux ont beaucoup de qualités et auraient pu continuer à s’épanouir à Ryméa. Peut-être avaient-ils besoin de « tuer le père » pour s’en affranchir et prendre leur envol ? Je leur souhaite en tout cas d’être heureux dans leur travail pédagogique et musical…

Enfin, après ma retraite officielle de Directeur, j’ai assuré une transition de 3 ans avec mon successeur, comme travailleur indépendant, répondant quotidiennement à ses très nombreuses questions, donnant les cours qu’il me demandait de faire, valorisant son projet auprès du CA en lui laissant les mains totalement libres. C’est lui qui recrutait les professeurs et concevait les emploi du temps.

Triste fin

Malheureusement, il s’est conduit vis-à-vis de moi avec une profonde ingratitude, m’accusant d’avoir voulu saborder Ryméa après mon départ du simple fait que j’avais repris le matériel sonore qui m’appartenait en propre, assimilé selon lui à du vol !

Le pire est qu’il a été soutenu dans ses accusations par le président en exercice de Ryméa, par mon binôme des cours de formation Willems® et par la présidente de la FIW, pourtant collaboratrices et amies depuis 40 ans… Alors qu’il aurait été si simple de m’en parler tout de suite, il a attendu 2 mois pour porter ses accusations, refusant alors ma proposition de lui faire cadeau de mon matériel sonore pour régler le conflit, puis a rompu toute communication, protégé par ses « marraines » qui de leur côté, m’ont accablé de procès d’intentions qui n’avaient rien à voir…

Quel dommage, et quelle bassesse…

Ces accusations m’ont terrassé, et je peine à m’en remettre, 2 ans après…

3. Bilan comme formateur au Diplôme Willems®

Depuis 2007, à la mort deJacques Chapuis, j’ai assuré les cours pour la formation de professeurs à Paris, Lyon, puis à Ljubljana (Slovénie) et Medellin (Colombie).

C’est un travail très différent de former à la pédagogie que de donner soi-même des cours et conduire une progression.
J’ai à la fois aimé et redouté ces cours de formation.

Aimé pour le contact avec des gens très différents, toujours intéressants, aux parcours multiples, aux questions pointues, pertinentes, voire déstabilisantes, très stimulantes pour tout remettre en question et justifier ou mieux comprendre tel ou tel fonctionnement.

Redouté pour la crainte de n’être pas à la hauteur des enjeux, et toujours un peu complexé par mon modeste niveau de solfège.
Redouté aussi par le temps de préparation nécessaire des textes, même si j’ai toujours pu utiliser les textes de Jacques Chapuis rassemblés surtout par Eulàlia qui a fourni et partagé avec l’équipe des formateurs actifs un travail remarquable pour lequel elle est méconnue. Qu’elle en soit ici encore remerciée : MERCI EULÀLIA !

Le plus important dans ma préparation, c’était l’emploi du temps qui constituait mon plan de cours.
Car donner en continu 11 à 12 heures de cours en 2 jours en milieu clos (dans une cave à Paris !) est une épreuve, tant pour le formateur que pour les étudiants.
Or je n’ai jamais lu un cours. Mes seules notes étaient mon emploi du temps, plus ou moins minuté, et les textes des lectures et dictées. Le chapitre lancé, je savais quoi faire, et me suis assez rarement répété.
Le plus difficile pour moi était de développer les sujets de dissertations, que je devais longuement préparer, et de corriger les inventions mélodiques et harmoniques (à 2 voix).

Mon point fort a toujours été la pédagogie pratique, avec l’observation des vidéos et leurs commentaires.
J’ai beaucoup évolué à ce sujet au fil du temps. J’ai pu être cassant dans mes débuts (comme l’a souvent été Jacques Chapuis), et très certainement maladroit (ce qui est presque une marque de fabrique !). Mais je crois au fond n’avoir jamais jugé personne et fait une nette distinction entre ce que je voyais réalisé, plus ou moins bien, et la personne qui le réalisait.

C’est la chose la plus importante que j’ai retenue de l’enseignement de Jacques Chapuis : faire la distinction entre le « non-personnel », neutre impersonnel, le « personnel » qui concerne l’être, et le « trans-personnel » qui dépasse la personne qui n’est alors que le vecteur de principes plus généraux. On retrouve un peu de ces distinctions avec le « savoir », le « savoir-faire » et le « savoir-être » bien que ça ne soit pas corrélé.

Ainsi, s’il m’est arrivé de dire à quelqu’un que son cours était « nul », et ça m’est malheureusement arrivé (on me l’a reproché, et pas pardonné !), je n’ai jamais pensé que cette personne était nulle : c’est sa pratique que je qualifiais alors. Mais je ne me rendais pas compte que ce n’était pas recevable par ladite personne à cause de ma manière parfois péremptoire de lui dire.
Je crois que là-dessus je me suis bien amélioré au fil du temps ce qui m’a permis de mieux accompagner mes étudiants/professeurs…

Je reste très critique du programme de la formation au Diplôme Willems®, même si en 2020/21 avec mon ex-consœur, notre travail de refonte en 2 Diplômes chacun sur 2 ans (au lieu de 3) est une avancée notable.
Je pense que les niveaux requis en solfège, harmonie et piano sont trop élevés.
Je comprends le désir « d’excellence » prôné par la président de la FIW, dans le sens où l’on doit apporter le meilleur de soi aux enfants.

Le problème est que cette exigence se concrétise en une sélection élitiste qui est à l’opposé de la philosophie de Willems® qui avait conçu 3 niveaux de formation pédagogique pour s’adresser à tous les niveaux de professeurs : le Certificat, le Diplôme pédagogique, et le Diplôme didactique.
C’est une des raisons qui m’ont conduit à quitter ce Mouvement international qui a pourtant animé ma vie pendant plus de 40 ans…

4. Bilan de mon engagement dans le Mouvement Willems®

Adhérent depuis 1981, Diplômé en 1982, je suis devenu une sorte d’assistant-collaborateur de Jacques Chapuis dès la création de Ryméa à Lyon en 1987.
Je suis d’abord intervenu dans les formations à Lyon et Paris pour des bilans individuels et des cours collectifs de soutien.
Puis j’ai remplacé Jacques de temps en temps pour les cours, à Paris surtout.
Mon épouse Lylian étant devenue coordinatrice des Congrès pendant 3 ans, j’ai également participé activement à leur réalisation logistique dès 1984 à Lyon.

En 2007, à la mort inattendue de Jacques Chapuis (à la suite d’une opération a priori bénigne), rien n’était prévu pour sa succession ni même le suivi des activités de l’AIEM Willems. J’ai assuré la transition en France, avec le Trésorier Romain Cottreaux, jusqu’au Congrès de Ljubljana en 2008 en Slovénie lors duquel j’ai été propulsé et élu Président du Mouvement International Willems, contre toute attente personnelle.

Président du Mouvement International Willems

J’ai assumé cette fonction 4 années durant, de 2008 à 2012, pendant lesquelles j’ai beaucoup travaillé pour faire évoluer les choses.

  • J’ai professionnalisé les intervenants dans les formations en les déclarant comme professeurs, alors qu’ils n’avaient qu’un statut « d’étudiants boursiers ».
  • J’ai proposé et en grande partie rédigé de nouveaux statuts transformant l’AIEM en Fédération Internationale Willems®.
  • J’ai déposé le nom de « Willems® » comme marque associée à sa méthode en France et dans le monde, pour en valoriser le contenu et éviter les dérives ou récupérations.
  • J’ai proposé une réactivation du volet « pédagogie pratique » dans la formation au Diplôme via des vidéos à réaliser par les étudiants avec leurs élèves. Malgré une forte résistance et inertie de mes collègues formateurs au début (pendant au moins 5 ans), cette partie de la formation est devenue aussi importante que la pédagogie fondamentale et la musicalité, ce dont je me félicite.

J’ai cru que modifier les statuts permettrait au Mouvement Willems® de se développer à l’international. Je n’y suis pas parvenu. Ce Mouvement reste une petite niche dont les membres actifs ne défendent en définitive que leurs intérêts et leur zone d’influence. Rares sont celles et ceux qui œuvrent réellement pour l’intérêt général, et quand ils le font, en France, c’est pour rehausser le niveau des formations, comme pour justifier qu’ils aient pu s’y intéresser…

Ces quatre années de Présidence ont été les plus difficiles de ma vie professionnelle. J’ai tenu bon, mais à quel prix : on m’a traité d’usurpateur, fait avaler des couleuvres, mis des bâtons dans les roues, trahi…

Après ma présidence de la FIW, j’ai occupé successivement à peu près toutes les fonctions dans le Conseil d’Administration, avec plus ou moins d’efficacité : Secrétaire, Responsable des Formations, Responsable du CAP, Trésorier.

Webmaster

En 2008 j’ai réactivé le site internet et l’ai développé grâce à une amie, en 7 langues.
Cette dimension multi-langue était très importante pour moi, pour que chaque membre soit pris en compte et se reconnaisse dans ce site et puisse le diffuser autour de lui.

En 2020 j’ai complètement recréé le site avec l’aide d’un neveu, en faisant un très gros (trop gros ?!) site en 5 langues comprenant au total plus de 600 pages et articles, une Newsletter mensuelle, une base de données pour les étudiants en formation avec les vidéos de l’intégralité des 2 années de la formation nouvelle formule (160 heures de cours), et j’en passe…

J’ai travaillé sur ce site plusieurs milliers d’heures, mettant gratuitement à la disposition de la FIW un outil de communication très complet, à la fois référence dans la présentation de la pédagogie Willems®, et banque de donnée pour les étudiants en formation ainsi que pour les adhérents diplômés. J’ai sollicité le CA à chaque réunion pour qu’ils alimentent ce site avec leurs propres publications, en vain ! J’étais donc quasiment le seul rédacteur des articles présentés, ce qui n’était pas mon but.

Après ma démission du CA lors du Congrès de Udine en 2023, j’ai insisté pour que le CA crée une commission de rédaction/communication. Elle fut créée, mais ne m’a jamais contacté. J’ai fini par renoncer à m’occuper de ce site qui n’intéressait visiblement personne.

Il a été confié à un prestataire payant qui a proposé une maquette le mois suivant. Mais elle n’a été validée qu’un an après, pour annoncer le Congrès 2025, réduit à 3 langues. Tout le volet interactif et la banque de données de vidéo ont disparu.
Quel dommage.

Congrès internationaux

J’ai conçu les plannings des derniers Congrès de 2012 à 2023 : 2012 à Lausanne (Suisse), 2022 à Salvador-Bahia (Brésil) et 2023 à Udine (Italie), et je suis intervenu dans tous les Congrès depuis 2008.

Expérience à l’étranger

Travailler à l’étranger a été une chance formidable : j’ai pu constater la dimension universelle de la proposition de Willems® et relativiser des pratiques quelquefois seulement justifiées par le fait que « Jacques faisait comme ça« . Le fait d’avoir à reformuler les principes de travail pour faciliter les traductions m’a imposé de revenir toujours aux textes d’Edgar Willems.
Et évidemment, découvrir des cultures aussi différentes que celles de la Colombie et de la Slovénie, et pour finir du Brésil, m’a considérablement enrichi et permis de mesurer les qualités des unes et des autres, qui manquent souvent en France, notamment l’engagement des professeurs, si remarquable en Colombie sous l’impulsion de Diana Franco à Medellín.

Conclusion

J’ai eu la grande chance de faire quasiment toute ma carrière au même endroit, à Ryméa pendant 36 ans, en toute liberté et indépendance.

Je me suis totalement investi dans mon travail, parfois au détriment de mes enfants. Je conseille donc à mes jeunes collègues d’être vigilants sur ce point pour ne pas le regretter plus tard…

J’ai beaucoup aimé mon travail et me suis considéré davantage comme un artiste pédagogue que comme un musicien, bien que je n’ai pas à rougir de mes compositions de chansons et contes musicaux.
Car ce qui m’a toujours animé, ce sont les rapports humains.

La proposition pédagogique d’Edgar Willems, basée sur la nature humaine, prenant l’éducation musicale comme vecteur privilégié d’une contribution à une éducation humaniste et créative, m’a permis une vie professionnelle riche et variée, incluant de nombreux voyages, notamment en Colombie et en Slovénie, mais aussi au Portugal, Mexique, Espagne, Suisse, Italie, et bien sûr en France.

Les possibilités d’analyse et de diagnostique mis en évidence par Willems® m’ont permis de répondre à mes nombreuses questions, ce qui m’a donné l’impression d’avoir réponse à tout. J’ai même souvent dit à mes enfants que j’étais fatigué d’avoir toujours raison ! En réalité, je n’ai jamais cru détenir une quelconque vérité. Je me suis sans cesse interrogé sur le bien-fondé de ce que je faisais, et sans cesse sur le métier j’ai remis mon ouvrage. Ce bilan en est d’ailleurs un nouveau témoignage.

Sorti aujourd’hui de cette bulle willemsienne, je découvre presque avec étonnement qu’il y a d’autres choses dans la vie !
Et à côté de mon site et les recherches musicales qui l’alimentent, la retraite m’offre généreusement de nouvelles perspectives en-dehors de la musique…


8 commentaires

  1. Pierre-Yves Cuvelier

    Félicitations pour ta brillante carrière !
    J’ai beaucoup apprécié de te rencontrer et de collaborer avec toi pendant ma formation à Lyon avec Jacques.
    J’ai toujours perçu en toi cet esprit humaniste, ouvert et dévoué, ainsi que ton indépendance d’esprit et de caractère face à la « mafia » et au joug que certaines autorités de facto tentaient d’imposer ou de rétablir, ce qui explique également ma distance vis-à-vis de ces abus de pouvoir.
    Tout comme toi, je continue à former des milliers d’élèves à l’amour de la musique, grâce aux excellentes bases et principes de cette méthode et à son adaptation aux niveaux supérieurs.
    Je m’identifie également à ton témoignage sur les actes de résistance et d’altruisme, rarement reconnus à leur juste valeur, ou souvent enviés par nos collègues, au prix d’un travail anonyme, au péril de la santé.
    Cependant, cette expérience forge des souvenirs d’amitié et de transmission qui ont apporté beaucoup de bonheur. Je te souhaite le meilleur, du repos et un nouveau départ dans ta nouvelle vie.

    1. Cher Pierre-Yves,
      C’est peu dire que ton message me touche beaucoup. J’ai toujours regretté que tu n’aies pas collaboré aux formations. Jacques Chapuis est passé à côté d’un homme de valeur. J’ai suivi de loin en loin ton propre parcours, éclectique ! Bravo pour ton engagement et merci pour tonamitié !
      Christophe.

  2. Magali Murat

    Cher Christophe, je trouve ton bilan formidable. Je te dois beaucoup car grâce à toi j’ai pu faire une reconversion réussie.
    Beaucoup de points que tu soulèves m’ont moi aussi interpellée. Willems sans toi c’est plus pareil…

  3. Gasper Troha

    Cher Christophe, merci pour ton travail dévoué. Tu m’as aidé à surmonter certains obstacles fondamentaux dans mon enseignement et ma vie personnelle. Certaines de tes observations résonnent encore dans ma tête.

    1. (Réponse traduite dans toutes les langies de présentation de cet article)
      Cher Gasper, merci pour ton message et témoignage qui me touchent beaucoup !
      Je me considère comme un passeur, et j’ai transmis avec conviction ce qui m’animait moi-même.
      Nous ne savons jamais l’effet produit sur les personnes que l’on croise, pas plus pour les enfants que pour les adultes.
      Cette alchimie mystérieuse est le propre de la vie intérieure de chacun.
      Notre rôle d’éducateur et de formateur, est de mettre à la portée des personnes approchées, des pistes d’évolution dont on ne connaît pas l’issue.
      Edgar Willems était vraiment un Maître en la matière, sans jamais être dogmatique dans ses écrits, toujours le fruit synthétique d’une pensée humaniste et d’une expérimentation active.
      Je dis cela car tu dis que je t’ai aidé à surmonter des obstacles professionnels et aussi personnels.
      Je n’ai aucune idée de ce à quoi tu fais allusion, et je n’ai pas à le savoir.
      Je tiens à relativiser le rôle que j’ai pu jouer dans ton évolution : j’en reviens au début de ce commentaire, je n’ai fait que transmettre et partager une expérience au cours de laquelle j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de personnes, enfants et adultes, de cultures aussi éloignées que la Slovénie de la Colombie. Le travail, c’est toi qui l’a réalisé, pas moi. Et c’est tant mieux, car le contraire dirait que je me suis comporté comme un gourou ! Or le Mouvement Willems n’est pas une secte. Sa taille est dérisoire à l’échelle du monde, et la diversité des propositions en matière de pédagogie musicale, est salutaire, car elle permet aux professeurs de se positionner, de réfléchir, de comparer, et surtout, d’expérimenter.
      Nous concernant, je suis heureux d’avoir eu le privilège de te rencontrer, et me trouve honoré de l’intérêt que tu portes à mes publications sur mon site !
      Au plaisir de te revoir !…
      Bien amicalement,
      Christophe.

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