Wolfgang-Amadeus Mozart
(1756-1791)
Génie s’il en est, Mozart est toujours fascinant d’inventivité : on est toujours surpris et émerveillés même à la 20ème écoute, sans parler des répétitions quand on joue sa musique !
Je vous propose quelques extraits de son abondante littérature, en 3 playlist, toutes les pièces étant reprises plus bas et complétées par les autres mouvements s’il y a lieu (sauf pour l’opéra) :
- Une Compilation 3 claviers : Clavecin, Pianoforte et Piano.
- Une Compilation de 4 Arias extraits d’opéras.
- Une Compilation de musique de chambre.
Mozart aux claviers
- Fantaisie en Ré mineur KV 397 au Clavecin
- Fantaisie en Do mineur K475 au Pianoforte
- Sonata No. 8 in A minor, K.310 : 3. Presto – au Piano
La voix chez Mozart
- Extrait des « Le Nozze di Figaro » l’air de Barbarina « Lho perduta me meschina »
- Extrait des « Le Nozze di Figaro » l’air de Cherubino « Voi che sapete »
- Extrait de « Die Zauberflöte » (La flûte enchantée) : air des 3 enfants et Pamina
- Extrait de « Die Zauberflöte » (La flûte enchantée) : air de la Reine de la Nuit
La musique de chambre chez Mozart
- Sonate pour piano et violon n° 21 en mi mineur K. 304/300c – 1. Allegro
- Quatuor no.19 en Do majeur, K. 465 « Dissonance » – I. Adagio – Allegro
- Quintette avec Clarinette en La Majeur K. 581 – II. Larghetto
Une histoire de tension
Voici de quoi alimenter le débat sur la restauration et la réutilisation d’instruments anciens : êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre le fait que Mozart, Beethoven, voire même Chopin soient joués sur des Piano-forte ?
J’ai longtemps pensé qu’il était, disons, un peu archaïque de jouer aujourd’hui sur des instruments aux sonorités souvent aigrelettes et aussi, souvent désaccordés. Et je n’aimais pas trop le clavecin non plus… Et puis avec le temps, j’ai appris à apprécier ces sonorités, ces timbres si particuliers, même s’il faut parfois quelques secondes d’adaptation avant d’être envoûté par le son.
D’autre part, il est effectivement très intéressant d’entendre des œuvres qui ont été créées avec et pour ces instruments, car leur conception même induit un certain type d’articulation et de tempi. Comme pour les violons « baroques », la principale différence tient à la nature des cordes, en boyau pour les violons, en fer et laiton pour les clavecins, avant d’être en acier à haute teneur en carbone pour les cordes à piano.
Cette histoire de tension est la cause des tensions de l’histoire entre partisans d’instruments modernes et partisans d’instruments anciens. Car si les cordes sont tendues, sur les clavecins et les piano-forte, elles le sont beaucoup moins que sur les pianos modernes dont le cadre en fonte supporte plusieurs tonnes de pression. Si les cordes des instruments baroques étaient tendues autant, soit elles casseraient (le plus probable), soit c’est le cadre du piano qui se plierait comme un arc avant de se rompre !
D’ailleurs, les témoins ayant vu et entendu Chopin jouer du piano-forte disaient que ses Fortissimi n’étaient pas très forts, mais qu’il avait une palette très subtile entre le piano et le forte.
Ceci a des ré-percussions (hi-hi !) sur le jeu des piano-fortistes : si contrairement au clavecin, ils peuvent nuancer du piano au forte sur un même clavier de façon progressive, il ne faut pas exagérer ! Par ailleurs, la mécanique des marteaux n’a cessé de progresser du début du XVII°s. au milieu du XX°s. On ne pouvait pas jouer démesurément vite sur le piano-forte de Mozart.
Il faut aussi rappeler que l’ancêtre du piano n’est pas le clavecin, à cordes pincées, mais le clavicorde, à cordes frappées, ce qui classe le piano dans la famille des percussions !
Mozart n’a pas connu le piano moderne, évidemment. Mais s’il l’avait connu, il ne fait aucun doute qu’il l’aurait utilisé et transcendé, tout comme Beethoven, qui a contribué aux progrès de la facture du piano en imaginant des œuvres qui ne pouvaient pas être réellement rendues par l’instrument dont il disposait.
Somme toute, je suis partisan du retour aux sources des interprétations sur instruments anciens, sans rejeter pour autant l’utilisation d’instruments modernes. Car dans tous les cas, une interprétation est une recréation d’une œuvre qui passe par le filtre de l’interprète, et aussi par celui de l’auditeur plus ou moins préparé à des harmonies et sonorités nouvelles.
Mozart aux claviers : du clavecin au piano, en passant par le piano-forte !
Je vous propose donc un petit voyage temporel avec des œuvres de Mozart au clavecin, au piano-forte, et au piano moderne.
Fantaisie pour Clavecin en Ré mineur KV 397 [Vienne, 1782]
Par Federico Caldara, Clavecin
Fantaisie en Do mineur K475 (1785) Dédiée à Therese von Trattner
Par Alekseï Lioubimov, Piano-forte
C’est l’œuvre et la version choisies pour représenter Mozart dans le Quizz n°50 : Série 1 n°3.
Par Alfred Brendel, Piano
Cerise sur le gâteau, arrangement pour 2 Pianos par Edvard Grieg, E.G. 113, No. 2 (1876-77)
Par Sviatoslav Richter et Elisabeth Leonskaïa, pianos
Lorsque Grieg a ajouté un accompagnement pour un second piano aux sonates pour clavier de Mozart, il l’a fait avant tout dans un but pédagogique. Dans les années 1880, il était apparemment courant que les professeurs accompagnent leurs élèves sur un second piano (mon propre professeur perpétuait encore cette coutume 80 ans plus tard). Mais les compositions qui en résultaient ont rapidement trouvé leur place dans les salles de concert où, selon Grieg, « l’ensemble sonnait étonnamment bien ». Il en va de même aujourd’hui. En essayant de « donner à plusieurs sonates de Mozart un effet tonal attrayant pour nos oreilles modernes », Grieg a laissé un ou deux petits documents révélateurs de ce que les oreilles norvégiennes de la fin du dix-neuvième siècle attendaient.
Bartje Bartmans
Sonate pour Piano n° 8 en La mineur K.310
1. Allegro maestoso – 2. Andante cantabile con espressione – 3. Presto
Par Friedrich Gulda, les 3 Mouvements séparés :
Les 3 Mouvements enchaînés : 1. Allegro maestoso – 2. Andante cantabile con espressione – 3. Presto
Avec une pensée pour Gilles, mon professeur de piano de Creuse…
La voix chez Mozart : extraits d’opéras
Extrait des « Le Nozze di Figaro » l’air de Barbarina « Lho perduta me meschina »
Par Norma Nahoun.
Extrait des « Le Nozze di Figaro » l’air de Cherubino « Voi che sapete »
Par Patricia Janečková et le Camerata Janáček Orchestra.
Cet air bien connu des chanteurs, si joliment chanté ici par Patricia Janečková, décédée à l’âge de 25 ans, me permet de rendre hommage à Sabine Bastien, elle aussi partie beaucoup trop tôt, qui m’avait proposé de l’accompagner dans cet air, ce qui fut ma première expérience de musique de chambre.
Extrait de « Die Zauberflöte » (La flûte enchantée) : air des 3 enfants et Pamina
Par les solistes du Tölzer Knabenchor : Ludwig M. & Philip M. & Matthias H.
Avec un très affectueux clin d’œil à mon fils Hervé qui avait mémorisé cet air en allemand à l’âge de 10 ans…
Extrait de « Die Zauberflöte » (La flûte enchantée) : air de la Reine de la Nuit
Par Natalie Dessay et l’Opéra de Paris
La musique de chambre chez Mozart
Sonate pour piano et violon n° 21 en mi mineur K. 304/300c
1. Allegro – 2. Tempo di minuetto
Elle a été composée en 1778 alors que Mozart était à Paris . La pièce, en 2 mouvements, a été composée à la même période que la mort de la mère de Mozart, Anna Maria Mozart, et l’atmosphère de la sonate reflète ce fait. C’est la seule œuvre instrumentale de Mozart dont la tonalité d’origine est mi mineur.
Sur instruments anciens, avec toutes les reprises, comme autant d’occasions d’ornementation librement improvisées lors des reprises, ce qui explique la plus longue durée :
par Isabelle Faust, Violon et Alexander Melnikov, Piano-forte.
Les 2 mouvements enchaînés :
Par Itzhak Perlman, Violon et Daniel Barenboim, Piano
Cette sonate fut aussi ma première expérience de duo avec violon. J’ajoute donc à ces enregistrements une affectueuse pensée à ma belle-sœur Betka !
Les 2 mouvements enchaînés :
Quatuor no19 en Do majeur, K. 465 « Dissonance »
I. Adagio – Allegro
par le quatuor de l’orchestre Les Dissonances : David Grimal, violon Hans Peter Hofmann, violon David Gaillard, alto Xavier Phillips, violoncelle
Par The Gewandhaus Quartet, le 4 Mouvements enchaînés :
(00:00) I. Adagio – Allegro (10:00) II. Andante cantabile (17:30) III. Menuetto – Allegretto (22:44) IV. Allegro molto
Quintette avec Clarinette en La Majeur K. 581
II. Larghetto
Par Björn Nyman, clarinette – Catharina Chen, violon – Bård Monsen, violon – Aine Suzuki, alto – Audun Sandvik, violoncelle
Version intégrale des 4 Mouvements :
1. Allegro – 2. Larghetto – 3 Minuetto – 4. Allegretto con variazzioni
Par Nicolas Baldeyrou, clarinette et le Quatuor Mona (féminin) : Elina Buksha, violon – Charlotte Chahuneau, violon – Arianna Smith, alto – Christine J. Lee, violoncelle.
« Petit » bonus avec cet enregistrement du Concerto pour piano n°27 par Menahem Pressler dans sa 90ème année, enregistré avec l’Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi lors d’un concert à la Salle Pleyel le 17 Octobre 2012.
Comme quoi Mozart est une source de jouvence, à laquelle on peut s’abreuver sans modération !
I. Allegro – II. Larghetto – III. Rondo, Allegro