Aujourd’hui je vous propose de rester dans la valse, mais de changer radicalement de style, avec Maurice Ravel (1875-1937).
Les « Valses nobles et sentimentales » ont été écrites pour piano en 1911 et orchestrées par le Maître l’année suivante pour le ballet « Adélaïde ou le langage des fleurs » (voir PS).
J’ai choisi une très belle version ! Celle d’Yvonne Lefébure, éminente ravelienne, dont le phrasé unique mériterait d’être étudié par de nombreux pianistes (qui jouent parfois Ravel en romantique).
J’ai eu le privilège d’assister enfant (dans le public évidemment) à quelques-uns de ses cours d’interprétation de son Festival de Saint-Germain-En-Laye…
En cherchant la documentation pour cet envoi, j’ai trouvé des extraits de cours d’interprétation d’Yvonne Lefébure, et aussi une courte analyse (en anglais) des accords de la 1ère valse, très bien présentée, et très intéressante : https://youtu.be/NtplOvn5WQs
Pour suivre la partition, avec l’interprétation de Martha Argerich : https://youtu.be/jZFPYhAd6wo
Autre petite histoire personnelle, ma bien aimée professeur de piano, Madame Gourgues-Magnan, tourangelle, pianiste et remarquable lectrice, avait fréquenté dans sa jeunesse des artistes et compositeurs, notamment Poulenc et Bernac, et était très portée sur la musique française de cette première moitié du XX° siècle. Elle m’a bien sûr fait jouer ces Valses et donné quantité d’explications sur ce mystérieux langage des fleurs…
Réécoutant cette œuvre, je suis frappé par sa modernité (qui fit scandale à l’époque) et aussi par sa délicatesse, le chatoiement des couleurs harmoniques, qui justifient bien l’appartenance de Ravel à ce courant « impressionniste », comme Debussy, dont il se distingue pourtant.
Bien qu’ayant une préférence pour la version pour piano, je vous mets aussi un lien pour la version orchestrée, car Ravel était particulièrement génial en la matière (voir les « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski).
Bonne écoute, et à bientôt !
Christophe.