Alberto Ginastera (1916-1983) : ‘música criolla‘ (première période du compositeur)
Alberto Ginastera est un compositeur argentin qui a émigré en Suisse en 1970, banni par la Révolution de l’époque.
Son style de composition a considérablement évolué, lui-même définissant en trois périodes qu’il qualifiait respectivement de « nationalisme objectif » (1935–1947), de « nationalisme subjectif » (1948–1957) et de « néo-expressionnisme » (à partir de 1958) – cf article Wikipédia.
Si je brûle de vous faire découvrir et apprécier ses œuvres de la dernière période, réSolument contemporaine, je ne veux pas bousculer trop vite mon cher auditoire (je travaille à un article sur « La dissonance en question »). C’est pourquoi, restant dans la veine d’inspiration folklorique et traditionnelle de Turina, Villa-Lobos et Ramirez, présentés dans les trois dernières écoutes, je vous propose de rester en Argentine avec ces danses chatoyantes et épicées, aux rythmes et métriques inhabituelles. C’est pour ça que je mets en bas de page une vidéo de la partition des Danzas Criollas, pour mes ancien.ne.s élèves et étudiant.e.s.
Danzas argentinas Op.2 (1937)
J’ai choisi une interprète argentine bien connue : Marta Argerich.
- No.1 Danza del viejo boyero
- No.2 Danza de la moza donosa (dont quelques passages ont peut-être inspiré « Alfonsina y el mar »)
- No.3 Danza del gaucho matrero (dont la partie centrale me rappelle Keith Jarret dans son célèbre Concert de Köln)
Et pour les amoureux de la guitare, voici une transcription par le Duo Melis : Susana Prieto d’Espagne et Alexis Muzurakis de Grèce. C’est bien sûr moins ‘pêchu’ qu’au piano (instrument de la famille des percussions !), mais la performance est très réussie, et puis … il n’y a pas que le piano dans la vie !
Danzas Argentinas Criollas Op.15 (1946)
- I. Adagietto pianissimo
- II. Allegro rustico
- III. Allegretto cantabile
- IV. Calmo e poetico
- V. Scherzando – Coda: Presto ed energico
Par le pianiste italien Roberto Plano (8’41 »).
Et une belle transcription par et pour le duo de Guitares « Duo Résonnances » Frédérique Luzy et Pierre Bidault (France), toujours moins dynamique qu’au piano, mais très sensible (9’48 »)…
Estancia Op.8 (1941) – Suite pour orchestre extraite de la musique du ballet éponyme (12’05 »)
- Dance I, « Los trabajadores agrícolas »
- Dance II, « Danza del trigo »
- Dance III, « Los peones de hacienda »
- Dance IV, « Danza final (Malambo) »
(le thème final m’évoque la Farandole de Bizet -ici par le regretté Seiji Ozawa, final de la Suite No. 2 de L’Arlésienne, allez savoir pourquoi ?!)
Pour cet enregistrement extrait de la vidéo du concert, je ne résiste pas au plaisir de vous conseiller de voir aussi la vidéo : Gustavo Dudamel dirige l’Orquesta Sinfónica de la Juventud Venezolana Simón Bolívar, c’est-à-dire une formation principalement issue du grand projet « El sistema », y compris Gustavo Dudamel : une énergie et une jeunesse qui fait plaisir à voir autant qu’à entendre !