Sofia Goubaïdoulina (1931-2025)
Compositrice russe d’origine tatare, Sofia Goubaïdoulina est une figure majeure de la musique spirituelle contemporaine.
Elle est encouragée à « suivre sa mauvaise voie » (c’est-à-dire à l’opposé des dictats de la Société des compositeurs de l’URSS) par Chostakovitch dont elle fut l’assistante durant 5 ans (1954-59).
Silenzio (1991)
Dans cette pièce, le titre même montre un lien avec une idée importante de l’Américain John Cage : le silence comme élément compositionnel important. Gubaïdulina a déclaré qu’elle considérait le silence comme « … le terreau sur lequel quelque chose pousse ». Dans cette pièce, le silence est représenté de manière active, par de longs passages joués pianissimo.
Silenzio, un ensemble de cinq pièces pour bayan, violon et violoncelle, est dédié à Elsbeth Moser, dont la personnalité a inspiré l’œuvre. Elle en a donné la première représentation à Hanovre en 1991 avec la violoniste Kathrin Rabus et le violoncelliste Christoph Marks. La majeure partie de l’œuvre, explique la compositrice, doit être jouée pianissimo. Elle n’avait pas l’intention d’exprimer le silence ou de créer une telle impression. Le silence est pour elle le fondement à partir duquel quelque chose se développe. Des proportions rythmiques exactes sont créées, qui apparaissent de différentes manières dans les cinq miniatures, parfois de manière cachée, parfois sous la forme de proportions de longueur de notes. Dans la dernière miniature, le caché et le visible sont réunis dans une synthèse : tout au long du mouvement, on entend des séquences rythmiques formulées de manière significative dans la partie bayan (quasi variations sur un rythme). C’est le même rythme que l’on retrouve dans la relation entre les sections formelles, 7 – 2 – 5.
Extrait de Music Notes par Keith Anderson
Elsbeth Moser, Bayan* – Kathrin Rabus, Violon – Maria Kliegel, Violoncelle
*Le bayan est un type d’accordéon chromatique à boutons développé en Russie au début du XXe siècle et nommé d’après le barde Boyan, qui vécut au XIe siècle.
I 00:00 II 04:10 III 06:43 IV 09:32 V 10:50
In tempus praesens / Pour le temps présent – Concerto pour Violon & Orchestre (2007)
Comme beaucoup de créateurs du XXe siècle, le problème du temps me préoccupe au plus haut point. Je m’intéresse à la manière dont le temps change en fonction des conditions psychologiques changeantes de l’homme, à la manière dont il s’écoule dans la nature, dans le monde, dans la société, dans les rêves, dans l’art.
L’art se situe toujours entre le sommeil et la réalité, entre la sagesse et la folie, entre la statique et la dynamique de tout ce qui existe.
Dans la vie ordinaire, nous n’avons jamais de temps présent, seulement la transition perpétuelle du passé vers l’avenir.
Et ce n’est que dans le sommeil, dans l’expérience religieuse et dans l’art que nous pouvons faire l’expérience d’un temps présent durable.
Je pense que la forme musicale remplit précisément cette fonction : au cours de son déroulement, elle subit de nombreux événements. Certains d’entre eux s’avèrent être les plus importants. (Je les appelle les nœuds architectoniques de la forme.) Et ils peuvent former une sorte de forme généralisée, la forme d’une pyramide, par exemple. (L’épisode du sacrifice rituel se trouve au sommet de la pyramide de « In tempus praesens »). L’expérience intégrale de cette forme pyramidale produit un temps présent durable.
Sofia Gubaïdulina
Anne-Sophie Mutter, Violon – London Symphony Orchestra – Valery Gergiev.
Mirage « Le soleil dansant » pour 8 violoncelles (2002)
Œuvre commandée pour les Rencontres d’Ensembles de Violoncelles, Beauvais, elle est dédiée à l’Octuor de Violoncelles de Beauvais.
Enregistrement réalisé par l’Union des compositeurs de Moscou le 27 novembre 2011.
Interprètes : Ensemble de violoncelles du Conservatoire Gnesine de Russie, composé de : V. Tonkha, R. Bourkin, N. Ivanova, V. Nikonov, K. Krylatova, L. Moukhamedina, N. Poustovarova, D. Tsirempilova
Musical Toys, 14 pièces de piano pour les enfants (1969)
I. Mechanical accordion II. Magic Roundabout [00:34] III. The trumpeter in the forest [01:13] IV. The Magic Smith [02:47] V. April Day [03:39] VI. Song of the Fisherman [04:21] VII. The Little tit [06:09] VIII. A Bear playing the double bass and the black woman [07:19] IX. The Woodpeecker [08:18] X. The clearing of the Elk [10: 19] XI. The sleigh with little bells [11:17] XII. The Echo [12:07] XIII. The drummer [14:42] XIV. Forest musicians [15:59]
Diana Baker, Piano